Plumes d'ailleurs 2015

A l'arrivée en France, lettre à l'attention de mon frère resté au pays.

Bonjour grand frère Je suis en France depuis 4 mois. Tu sais, il y a beaucoup de différences entre la France et la Côte d’Ivoire. Par exemple, en France, il fait très froid. En Côte d’Ivoire, il fait très chaud. Je vois ici des immeubles très hauts, des trams. Toutes les rues sont goudronnées. Ici, on peut te soigner gratuitement, tu peux même aller à l’école si tu veux. Après l’école, tu peux suivre une formation pour le travail que tu choisis. En France, on ne te force pas de faire un métier qui ne te plaît pas; en Côte d’Ivoire, ce n’est pas le cas. En France, tu peux pratiquer la religion que tu veux, et cela, c’est quelque chose que j’aime beaucoup chez les Français. Tu sais, grand frère, la France est un grand pays, plus grand que la Côte d’Ivoire. J’ai vu là des choses que je n’ai jamais connues chez nous. Il y a des ponts très hauts et très longs, des longs tunnels et des jardins partout en ville. J’aime la France. C’est un pays qui encadre sa population, surtout les jeunes. Il t’aide à évoluer, il te protège, t’apprend comment il faut vivre, ce que tu dois faire, ce que tu ne dois pas faire. Il t’apprend à respecter les gens, à parler avec les grandes personnes, il t’apprend à bien parler français. Tu vois, grand frère, j’ai arrêté l'école. Il n’y avait personne pour m’y conduire. Je suis resté à la maison pour aider. J’allais travailler dans le jardin du matin au soir tous les jours. Si j’étais resté au village, j’aurais fini ma vie dans la pauvreté et la souffrance. Aujourd’hui, je dis merci à Dieu : je suis en France, je me sens mieux ici et surtout au Havre. Le Havre, c’est la ville de France que je connais. J’aime cette ville. Tu sais grand frère, comme je voudrais bien y rester, faire ma vie, tranquillement, aux côtés des autorités havraises, dans la sécurité et la paix ! Aussi, je veux rattraper tout ce que je n’ai pas pu faire depuis mon enfance : apprendre à lire, à écrire, à bien parler le français, vivre dans des bonnes conditions. Je dois oublier le passé, regarder le présent et le futur. J’ai tout mon temps pour apprendre, je suis très jeune. Voilà, je m’arrête là, reçois cette lettre de la part de moi ton petit frère.



Les premiers jours, amer constat

Saaaaaaaaaalut les amies !!!! Aujourd'hui je vais vous dire une petite chose qui me paraît intéressante (et aussi parce que Jijicha le prof est ici et qu'il m'a dit de le faire ). Est-ce que vous avez des petits frères ou des petites soeurs ? Vah ! Moi oui ! Elle s'appelle Claudia et elle a 2 ans. Pourquoi je vous dis ça ? Vous verrez, s'il est vrai que vous avez des petits frères ou des petites soeurs, alors il se trouve qu'ils savent parler mieux que vous ! Enfin, je vous explique ! Quand nous sommes arrivées ici, je ne savais ni parler ni écrire, tandis qu'au bout d'une semaine, ma petite soeur, elle, savait dire déjà AU REVOIR Eh oui ! Je suis sérieuse. Et pour vous les amis, comment ça s'est passé ? TROP DE BISOUS !



Poème

Par un matin sec, sur une île déserte. J’ouvre mes yeux, je vois le soleil brûler ma peau comme un crevette du fonds marins. Je sens l’air caresser mes pieds. Je sens l’air chuchuter dans mes oreilles, et je dis.Oui, c’est le jour. C’est le jour où je m’enfouis de mes souffrances, loin. Très loin. Loin de tous les cauchemars qui ont coupé mon coeur en mille morceaux, et qui ont rendu ma vie presque impossible. Je suis heureux mais en même temps malheureux d’être si loin. Car l’une de ces souffrances m’avait rendu l’homme le plus heureux au monde.



Une histoire de chien

Je vais vous raconter l'histoire de mon chien : il m' a fait peur quand j'étais petite ! J'ai un chien. Il était comme mon copain. Plus tard, je suis partie en France. J'y suis restée 2 ans. De retour en Roumanie, je suis sortie dehors pour le voir et jouer avec lui. Mais il ne me reconnaissait plus. Il a voulu m' attraper, alors j'ai crié. Mon père est venu. Il l'a emmené. Plus tard, je suis repartie pour la France. Mon chien est resté chez ma grand-mère. Maintenant, je suis en France mais quand je repartirai pour la Roumanie, je ne sortirai plus dehors. Au revoir



Les faits

Bonne journée à tout le monde ! Aujourd’hui, c'est lundi 12 janvier 2015. La semaine dernière, deux hommes, arabes, ont tué des journalistes. C'est à cause des dessins de Mohammed. Ce jour-là, ils ont pénétré dans journal Charlie Hebdo : ils ont tué 12 personnes. Après cette histoire, le vendredi 09 janvier 2015, deux autres personnes, un homme et une femme, sont rentrés dans un magasin à Paris. Eux aussi ont tué des personnes, sauf qu'après les assassinats, ils ont été tués par la gendarmerie nationale.



Nous les arabes!

Salut! Nous, les arabes, nous avons des fêtes. En voici une. Elle n'est pas traditionnelle mais elle est celle des musulmans. Elle s'appelle l'Aïd : on y égorge les moutons. Cette fête change de date chaque année. On la célèbre chez nous avec nos parents et nos cousins. C'est trop bien ! Après, on va chez ma nièce pour lui souhaiter une bonne fête. Mais le truc le mieux, c'est quand mon père me donne de l'argent de poche.



Imaginaire

J'aime la danse ! Non, je ne danse pas, je n'assiste pas à la danse. Je l'imagine ! Je suis le roi de la danse, la danse HIP-HOP Je danse dans mon spectacle parisien. Je danse toute la nuit Il y a cent milles spectateurs ! Ils viennent de France, d'Afrique, d'Amérique : du monde entier ! Mon spectacle, c'est cent euros, mais c'est gratuit pour les amis.



Traditions de mon pays

Je vais vous parler des vêtements de mon pays, des vêtements que l'on met quand on se marie en Roumanie. Dans mon pays, le mariage est compliqué, ce n'est pas comme en France. Comment ça se passe ? D'abord, tu vas aller à l'église avec ton partenaire, et après tu vas au restaurant, pour manger et pour danser. La robe de la mariée est toute blanche, elle a des pierres précieuses. Le garçon porte un costume et des chaussures noires.



Autre poème

Je me rappelle de tes beaux yeux. Oui ces yeux. Ces beaux yeux qui faisaient chanter mon coeur comme un oiseau amoureux. Oui. Ces beaux yeux qui m'ont donné envie de les regarder tous les jours, jusqu’au dernier jour de ma vie. Oui. Ces beaux yeux qui m'ont permis de voir le paradis et toucher les beaux arcs-en-ciel du printemps. Oui. Ces beaux yeux qui transforment mes rêves en réalité. Mais maintenant c’est tout le contraire. Car ton coeur est loin du mien.



Encore un chien!

Je vais vous raconter une histoire : l'histoire d'un chien. J'avais un chien. ça fait longtemps ! C'était en janvier 2013. J'aimais bien ce chien, on avait vécu beaucoup de choses ensemble. On allait partout! On jouait, je m'amusais bien avec lui. Mais maintenant le chien s'est sauvé, je ne le reverrai plus.



Dégoûté!

Je vais vous parler de ce qui s'est passé le 7 janvier 2015 : ça m'a dégoûté ! Deux terroristes musulmans ont tué les journalistes. Mais il y a eu aussi deux policiers tués, et deux personnes ont été blessées. Les journalistes travaillaient à leur journal. Ils ont été tués à 11h00. Pourquoi ? Parce que Charlie avait dessiné le prophète Mohamed. Quand j'ai entendu cette information, j'ai eu envie de pleurer.



Les causes de mon départ

Je vais vous expliquer pourquoi j'ai quitté mon pays. Je suis arrivée en France avec mon grand frère le 10 avril 2014. Avant de venir en France, je vivais avec ma grande mère et ses enfants. J'étais très heureuse en Afrique. Ma mère est morte en 2002, c'est pour ça que je vivais avec ma grand-mère. Je n'avais pas envie de venir en France, mais je voulais voir ma belle-mère et ses enfants. C'est ainsi que j'ai laissé mes amis et ma famille en Afrique.



Mélanges de pensées

En quittant mon pays, en venant en France, j'ai gagné quoi ? J'ai perdu quoi ? J'ai gagné des choses mais je ne sais pas quoi. Mais je veux dire les choses que je me rappelle. Avant j' habitais en Pologne. J'avais 7 ans quand j'y étais. J'avais beaucoup d'amis. J'ai leur ai dit qu'ils me donnent plein de messages par la poste. Mais je n'aime pas les regarder, je regarderai après. Je suis arrivé en 2012 je crois. Je suis heureux parce que j'ai des cousins ici en France. J'ai aussi de nouveaux amis! Je suis tout le temps avec eux. J'ai gagné des amis. J'ai de bonnes notes en France, comme en Pologne. En Pologne, j'étais sportif. Ici je suis un footballeur. Il y a des amis qui m'ont appris à jouer au foot. Mon avenir, c'est le foot parce que j'aime le foot, parce qu'aussi, il y a beaucoup de gens qui y jouent. Moi aussi, je veux jouer au foot, comme tout le monde. Je suis fort, mais y a des gens encore plus forts que moi.



Un avis bien tranché!

Quand je suis venu en France, j'ai perdu la popularité que j'avais en Italie (même si je suis encore populaire sur Facebook). En Italie, j'étais habitué à sortir tous les samedi, à manger kebabs et pizzas, ou aller au restaurant. J'ai laissé ma grande famille : ma classe. Avec elle, j'ai passé des années de pur bonheur. Cet été encore, j'allais avec eux à la piscine tous les jours et je sortais tous les soirs. Et quand j'ai quitté l'Italie, ils m'ont fait une grande fête. D'ailleurs, ils m'attendent en août prochain pour passer un autre été fantastique. En plus, j'ai perdu ma carrière de footballeur, même si le foot se pratique dans le monde entier (mais le foot français est de plus bas niveau que le foot italien). Je n'ai rien gagné à venir en France, j'ai seulement perdu trop d'argent ! Je suis venu en France en septembre 2014, la date de la fin de ma vie !!! Mais quand j'aurai 18 ans, je retournerai dans mon pays l'Italie ! Je suis fier d'être italien !



Entre l’avenir et le passé

Salut! Aujourd'hui je vais vous parler un peu à propos de mon pays, de ce que j'ai perdu ou pas en le quittant. A propos de ce que j'ai perdu : dans mon pays, j'habitais dans une grande maison de 2 étages, avec une cave, de grandes pièces. J'ai eu un chien qui s’appelait Jaguerre, il mesurait 1m 60. Je l'ai eu quand j'avais 11ans, il était tout petit. Maintenant, nous avons presque la même taille. Nous étions comme des meilleurs potes, on jouait ensemble, galérait ensemble aussi. A chaque fois que je sortais, je l'emmenais. Maintenant, nous sommes séparés, il me manque beaucoup. Mais voici encore une chose que j'ai perdue : je suis un sportif. Dans mon pays, je faisais du rugby, du foot, etc. Je jouais dans l'équipe nationale d'Afrique du Sud et j'ai eté le eightman, le numéro 8. J'étais l'un de joueurs les plus forts de l’équipe et je m’amusais beaucoup. J'ai une petite sœur qui s'appelle Patricia. Elle est restée dans mon pays et elle me manque beaucoup, bien sûr. Elle nous rejoindra je ne sais pas quand, mais ce que je sais c'est qu'elle le fera bientôt. Bon, c'est tout, les amis ! A bientôt.



Séparations

Je vais vous dire comment je suis arrivé en France. Je suis ici en raison des problèmes de tous les jours dans mon pays. On y souffre beaucoup. Je vis en France avec ma mère et mon petit frère, mais j'ai aussi un grand frère et une grande soeur, qui ont 20 et 22 ans. Ils sont restés dans mon pays, ils sont perdus. J'ai laissé aussi ma grand-mère, qui est très malade. J'espère que je retrouverai ma famille un jour. Mais c'est bien si je suis maintenant dans cette ville du Havre, j'y suis vraiment heureux et je veux continuer à vivre dans cette belle ville. J'écris ce message parce que je vais sortir de FLS. Je vais sortir parce que j'ai progressé et aussi parce que j'ai de nouveaux camarades. Vous allez me manquer tous, parce que ça fait longtemps que je suis en FLS : 2 ans ! Vous allez me manquer, vous, mesdames, monsieur, tous mes camarades de FLS, même les camarades qui m'énervent un peu, des fois. Vous allez me manquer, je vous aime, au revoir !



Un sentiment partagé

Salut tout le monde!!!!! D'une part, je suis contente d'être en France, de l'autre part, non. En Italie, j'ai laissé ma maison, mes amis. mais ce n'est pas grave. Maintenant, j'ai de nouveaux amis, une nouvelle maison. Je dis merci au FLS : grâce à cela, j'ai beaucoup appris. Par contre je n'ai pas suivi des cours importants comme la SVT (Sciences), la physique-chimie et la technologie ! Bon, à bientôt



Goofy comme mon frère

Saluuuut!!!!!!! Aujourd’hui je vais vous expliquer comment je suis arrivée ici en France ! Bon, je suis arrivée en France le 14 Mars 2014. Je suis venue avec toute ma famille (mon père, ma mère et mes deux soeurs), sauf avec un petit être très important pour moi : mon chien Goofy ! Il est comme mon frère ou une grande amie. J'ai perdu Goofy, j'ai perdu aussi toutes mes amies, mes proches. Ici ce n'est pas bien. Je préfère l'Espagne. Tout y est plus facile. Je suis venue en France, parce qu'en Espagne, le président est bête ! Il n'y a pas de travail, ni pour mon père, ni pour ma mère, tandis qu' ici, en France, il y en a ! Le jour avant mon départ d'Espagne, mes amies m'ont donné des cadeaux et des lettres. Mes amies, mais aussi les profs ! Ce jour-là, j'ai pleuré puffff ! Beaucoup, beaucoup, beaucoup! Et voila, c'est tout. A bientôt mes amies !



Philosophie

J'ai quelque chose à dire de très important et de très grave, donc écoutez-moi ! C'est quelque chose sur les vieux et les jeunes. Des jeunes comme moi. C'est triste quand les vieux meurent. C'est triste mais c'est normal. On est obligé de mourir quand on est vieux. Quand mon grand papa est mort, ma maman m'a dit que c'est comme ça la vie. Moi j'avais cru qu'on vivrait longtemps, très longtemps. Elle m'a dit qu' on est obligé de mourir. J'ai dit que je voulais pas mourir. Elle m'a répondu qu'on est obligé de mourir. C'est obligé que les vieux meurent. Ce n'est pas de notre faute, c'est la nature. Les gens qui croient en Dieu disent que c'est à cause de Dieu. Après la mort des vieux, d'autres gens viennent et prennent leur place. Ils naissent sur terre. Il n'est pas normal que les jeunes meurent, mais ça peut arriver, des fois, par accident. C'est triste. Et tu peux être en colère ! Si vous avez peur de mourir quand vous êtes vieux, c'est ainsi, on est obligé. Un jour on va mourir ! Et moi je dis au revoir aux FLS, vous m'avez beaucoup aidé. Merci aussi à mes camarades.



Pour toi maman!

Bonjour Maman. C’est ton fils. Je suis en France depuis quatre mois. Tu sais, depuis que je t'ai quitté, je n’ai plus eu de tes nouvelles. Je ne t’ai pas laissé seule au village parce que je ne t'aime pas. Je voulais juste aller à l'école. Alors je suis parti à Daloa. J’ai rejoint Grand frère pour qu’il me paye les études. Mais là, il m’a dit qu’il ne le pouvait pas, qu’il n’avait pas l'argent, qu’il valait mieux aller avec lui au travail plutôt que de rester à la maison toute la journée. J’ai accepté sa proposition. Oncle n’est pas d’accord. Il l’a appelé pour qu’il me renvoie au village. Je lui ai demandé pourquoi, il ne m’a rien dit. Tonton a insisté, il appelait tous les jours ! Voilà comment j’ai quitté le pays, Maman ! Je sais que je t’ai fait du mal en te laissant seule au village. Je te demande de me pardonner . Maman, chaque fois que je prie, je demande à Dieu pour qu’il te donne une longue vie. Prie aussi pour moi, Maman. Aujourd’hui, je suis en France. Je te le promets : je vais bien travailler à l’école, je vais suivre une bonne formation. Tu sais quoi ? La France n’est pas comme la Côte d'Ivoire, c’est un très grand pays. Tu peux aller à l'école même si tu n’en a pas les moyens. Je suis entouré par des personnes très gentilles, elles sont toutes très attentionnées. Maman, je veux rester en France pour vivre dans la tranquillité et dans la paix. Voilà deux ans et demi que je ne t’ai plus parlé, mais tu resteras toujours dans mon coeur, Maman ! C'est de la part de ton fils.